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Une saison maudite ?

Du 08 au 30 avril 2025

Les dernières semaines n'ont pas été évidentes ici dans les Coromandel. Après deux semaines d'attente pour que les kiwis soient enfin prêts, ça y est : ils commencent à être bons pour la récolte ! Bonne nouvelle, non ? Eh bien… pas si vite. On aura eu le temps de travailler à peine deux demi-journées avant que mère nature ne nous rappelle à l'ordre.

Un cyclone subtropical est venu toucher la Nouvelle-Zélande. Au programme : pluie et vent, et donc récolte impossible. Même s’il n’a finalement pas tant plu que ça et que le cyclone n’a pas été très violent, il y avait des averses suffisamment fréquentes pour empêcher tout travail. Et voilà, rebelote : 8 jours sans boulot, à attendre que la météo s’améliore. Youpi !

On profite d'une éclaircie pour aller pêcher avec les copains, qui sont fans de pêche. On passe une super matinée et on attrape plusieurs Snapper et Kahawai. De quoi se faire une bonne soirée fish & chips maison avec les poissons pêchés par nos propres soins le matin même ! Miam !

On est maintenant le 20 avril, ça fait un mois qu’on est arrivés, qu’on paye notre camping… et au final, on aura travaillé seulement 8 jours (et encore, pas complets). Autant dire qu’on est plus près de perdre de l’argent que d’en gagner. 

On regarde un peu les annonces de travail pour voir si on peut trouver autre chose, mais en ce moment, à part faire la récolte de kiwis (avec le même souci de météo), il n’y a rien. Et comme ça fait déjà tellement longtemps qu’on attend, et que les places en usine sont rares, on préfère patienter ici en espérant rattraper un peu notre retard dès que ça redémarre. En plus, on va bientôt mettre notre van en vente, donc on ne se sent pas de reprendre la route et de s’éloigner trop d’Auckland pour chercher ailleurs. On prend donc notre mal en patience.

Les propriétaires du camping sont impressionnés par notre patience. Ils nous disent qu’on fait partie des meubles maintenant. Ils prennent même un peu pitié et nous proposent de travailler une matinée chacun dans le camping pour aider à nettoyer juste après le week-end de Pâques. Ils ne peuvent pas se permettre de nous offrir plus que deux heures chacun, mais ça permet déjà de réduire un peu le tarif du camping, ce qui fait quand même du bien financièrement. 

D'ailleurs, on a bien compris qu’il allait falloir revoir à la baisse la somme qu’on espérait gagner pendant nos trois derniers mois. On a déjà perdu un mois de salaire à attendre. Et même si la saison n’est pas annulée mais juste décalée, on ne gagnera clairement pas autant que prévu.  Si on gagne ne serait-ce que la moitié de ce qu’on espérait au départ, on sera contents.

Notre voyage pour la suite n’est pas encore mis en péril (même s’il a fallu revoir certains projets à la baisse), mais on espère maintenant vendre le van à un prix correct. On a une marge de manœuvre assez importante, mais on serait vraiment déçus de perdre beaucoup d’argent là-dessus en plus d’avoir fait un mauvais choix niveau travail.

Après une semaine d’attente, le beau temps est enfin là et les kiwis sont prêts à être ramassés ! Toutes les conditions sont réunies et on profite ENFIN d’une semaine complète de 6 jours de travail, soit environ 55 heures. Les premiers jours ont été très difficiles : le rythme non-stop à l’usine est fatigant. Mais on sait que l’argent rentre enfin et ça fait beaucoup de bien au moral.

Mais il faut croire que la saison est maudite, parce que maintenant que les fruits sont prêts (et même un peu trop), un nouvel épisode de mauvais temps nous tombe dessus. Cette fois, encore plus intense que le cyclone. Il pleut énormément, tout est inondé autour de nous. C’est habituel dans le coin, donc ça n’inquiète personne, mais ça bloque à nouveau le travail.

Et pour couronner le tout, on découvre une fuite dans le van. Au moment d’aller se coucher après une grosse journée de pluie, on retrouve le matelas, la couette et l’oreiller trempés. On ne comprend pas tout de suite d’où ça vient, car il ne pleut plus. Mais il n’a pas fallu longtemps avant que ça reprenne et que l’eau commence à couler sur mon bras, depuis le bord du van.

Il a plu comme vache qui pisse toute la nuit, et j’ai passé la nuit à mettre des serviettes pour absorber un maximum… Autant dire que la nuit n’a pas été très reposante. Le lendemain, on cherche un peu, on enlève un cache, et on trouve une vis avec un joint en très mauvais état. On ne voit pas trop d’où d’autre ça peut venir, donc on met du silicone et du scotch… et on croise les doigts pour que la prochaine nuit soit plus sèche.

On a essayé de se remonter le moral avec un gâteau au chocolat… mais un truc a mal tourné dans la recette : il est absolument dégueulasse. Très beau, sentait bon, mais avait le goût d’une mauvaise omelette. Un vrai trompe-l’œil, mais pas dans le bon sens du terme.

Bref, globalement on va bien, mais on a l’impression d’être bloqués dans un espace spatio-temporel très désagréable. Il fait tout le temps moche, le temps est interminable : un mois nous paraît durer des années.

On essaye de garder le sourire et de se dire qu’un jour, on pensera à ces moments… et qu’on en rigolera.

Pour l’instant, c’est seulement 3 ou 4 jours d’arrêt, et on espère reprendre le travail d’ici la fin de la semaine, puisqu’un épisode de beau temps est annoncé. Mais bon… on a appris à ne plus trop se faire d’espoir.

Il faut croire que cette saison est vraiment maudite.


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