Ça y est, on est déjà à plus de la moitié de notre PVT en Nouvelle-Zélande ! Il nous reste encore quatre mois dans le pays et une question se pose : c'est quoi la suite ?
Quand on est partis, on ne savait pas du tout comment on allait vivre cette expérience et ce qu'on allait avoir envie de faire après. Enchaîner avec un autre PVT ? Faire le tour du monde ? Rentrer en France ? Ne surtout pas rentrer en France ? Tout était envisageable, d’autant plus qu'on savait que beaucoup de jeunes prolongent leur aventure parce qu'une fois qu'ils goûtent à ce mode de vie, ils ne veulent plus rentrer.
Mais aujourd’hui, après plus de six mois à vivre ce mode de vie, on sait un peu plus ce qu’on veut. Il est temps de faire un petit point sur nos ressentis et nos envies.
Une chose est sûre, on adore l’expérience et elle nous apprend énormément de choses sur nous-mêmes et sur nos envies. On se sent heureux et vivants ici. Mais on a décidé de rentrer en France. On ne se voit pas repartir pour un autre PVT, ni envisager de vivre ici sur le long terme.
On ressent peut-être aussi un peu de pression sociale : ne pas trop tarder avant de se poser, ne pas accumuler trop de retard sur la vie « d’adulte ». Vianney doit trouver son parcours, et moi, je ne dois pas trop espacer mes études et mon premier emploi.
Mais cette expérience nous permet d'accepter cette pression plus facilement et de nous donner envie de nous poser. On aura vécu notre rêve de partir à l’autre bout du monde avec un aller simple et sans plan précis. On aura vécu plein de choses qu’on n’avait pas connues avant : la vie en coloc, les petits boulots, l’inconfort, l'instabilité, l’inconnu… Des expériences qui nous font un peu plus apprécier l’idée de nous poser et qui nous aideront à moins nous sentir enfermer dans une routine trop jeune et surtout de ne pas avoir de frustrations ou de regrets.
Au-delà de l’expérience de voyage et des paysages magiques, on a pris le temps de réfléchir à l'idée de vivre à l'étranger. Certes, les paysages sont magnifiques, mais la France aussi a des paysages magnifiques. Ce n’est pas une raison suffisante pour nous donner envie de rester vivre ici.
Au-delà des paysages, il y le mode de vie, l'atmosphère, des sensations qui jouent un rôle très important au quotidien.
Je vais parler pour moi dans le prochain paragraphe car Vianney se sent un peu moins concerné sur ce point là.
La Nouvelle-Zélande offre une qualité de vie dont j’ai toujours rêvé : un sentiment de sécurité au quotidien indescriptible, une immense majorité de gens sympathiques, respectueux et bienveillants, moins de stress, et globalement un quotidien plus simple, plus serein et plus agréable. La distance géographique et le fait d’être un peu coupée de la société renforcent cette sensation d’échapper aux problèmes. Je ne regarde pas les informations et je ne suis pas vraiment au courant de ce qui se passe en France et dans le monde, car ici les gens ne se sentent pas concernés et n'en parlent pas vraiment. Grâce à cette distance géographique et mentale, je me sens globalement plus heureuse et plus légère ici. Je n’ai pas eu une seule migraine en sept mois, je ne fais pas de cauchemars, je ne regarde pas derrière moi dans la rue, je ne vois pas le mal dans les gens et je crois plus aux bonnes intentions qu'aux mauvaises. J'ai une vision du monde qui m'entoure beaucoup plus positive et ça change sincèrement la vie au quotidien.
Mais il y a aussi des inconvénients qui font que ce n’est pas un pays où on se projette. Par exemple, les villes sont globalement moches, ce qui casse un peu le charme du pays, surtout quand on vient d’Europe. Il y a aussi le fait que la nourriture n’est pas aussi bonne et variée que ce qu’on peut trouver chez nous. Mais le plus gros inconvénient, qui paradoxalement est à l’origine de tout ce que j’aime ici, c’est la distance géographique. La Nouvelle-Zélande, c’est loin, très très loin de tout. D’abord, c’est loin de nos familles et de nos amis. Et ce voyage nous a bien permis de confirmer qu’on ne veut pas vivre trop loin de nos proches. Mais c’est aussi loin du reste du monde. Et pour nous qui adorons voyager, ce n’est clairement pas le pays le plus adapté.
Alors même si le retour en France ne sera pas forcément évident, on sait que c'est la suite logique pour nous. Et même si on appréhende un peu, on sait aussi qu'il y a plein de belles choses qui nous attendent et pour lesquelles on a hâte : les retrouvailles avec la famille et les amis, profiter de la bonne nourriture, trouver notre premier chez-nous (autre qu’un van !), construire notre équilibre et commencer notre vie à deux "d’adultes".
Cela dit, ce n’est pas un retour immédiat ! On compte bien encore profiter de cette période de notre vie où on a du temps (et un peu d’argent). On ne sera plus jamais dans notre vingtaine avec autant de liberté ! Le temps libre, lui, ne reviendra pas, alors que l’argent, on pourra toujours en regagner en travaillant. Alors avant de rentrer et de s’installer plus durablement en France, on profite de ce temps pour faire encore quelques beaux voyages. Au programme : un mois en Australie, un mois en Chine et un mois au Japon. Après ça, il nous restera encore quelques semaines pour décider par quel côté du monde on rentre en France, en fonction de notre budget, pour un retour prévu fin octobre 2025 !
Tout ça, il va bien falloir le financer ! En plus de l’argent de la vente du van, on espère travailler pendant deux à trois mois dans la saison du kiwi en Nouvelle-Zélande, à partir de mi-mars.
Ça veut dire qu'il nous reste un mois de vie en roadtrip en van. Ça commence à sentir la fin… On a déjà visité la majeure partie du pays, donc on va profiter de ces dernières semaines pour explorer des coins un peu moins touristiques de l’île du Nord et savourer nos derniers instants de ce mode de vie sur la route sans agenda.
Cette petite introspection nous permet de réaliser tout ce qu’on a vécu ici et surtout d’apprécier chaque moment qu’il nous reste. L’aventure est encore loin d’être terminée, et on compte bien en profiter à fond jusqu’au bout !