Nos amis de la ferme aux chèvres, Matthieu et Bethy, sont passés nous voir à Otematata, et le lendemain, ils avaient prévu de faire la randonnée de Mueller Hut, qui était aussi sur notre liste. Ça tombait bien, c'était justement notre jour de repos, alors on a décidé, à la dernière minute, de se joindre à eux. On a bien fait, car c'était une journée incroyable qu'on n'est pas près d'oublier !
Voici les statistiques de la randonnée :
Dénivelé positif
Kilomètres
Marches d'escaliers
Heures
On attaque la randonnée à 8h du matin. La première portion, c'est une série de 2 200 marches qui nous mène jusqu'aux Sealy Tarns, deux petits lacs de montagne perchés à 1 300 mètres d'altitude. Le soleil brille, mais le Mont Cook, la star de la randonnée, reste caché derrière un nuage. Malgré ça, la vue est déjà magnifique, et on garde espoir qu'il finira par se montrer au cours de la journée.
À partir des Sealy Tarns, fini les escaliers, place à la neige, et il y en a beaucoup ! On continue à monter en essayant de creuser des marches dans la neige, mais parfois, on s'enfonce jusqu'aux cuisses. On croise des gens, comme nous, sans bâtons ni crampons, qui ont fait demi-tour à cause de la neige. Mais nous, on persiste, on décide de continuer tant qu'on se sent capables, et qu'on fera demi-tour seulement si on ne le sent plus. Tout le monde est motivé, donc on avance.
La pente devient très raide, et on trouve un petit chemin sur le côté, un peu moins raide, mais qui fait un détour. C'est là que la partie stressante de la randonnée commence. Il y avait déjà des traces de pas, donc on n'était pas les premiers à passer par là, mais on passe à côté des trous très très profonds. À un moment, Vianney s'est enfoncé jusqu'à la taille, et il ne touchait toujours pas le sol... C'est là qu'on s'est rendu compte qu'on n'avait aucune idée de ce qui se trouvait sous nos pieds et qu'on n'était plus sur le sentier. À ce moment-là, on ne faisait vraiment pas les malins et j'ai eu beaucoup plus peur que lors du saut à l'élastique.
Finalement, on arrive sur un tas de rochers, où on se sent un peu plus en sécurité, et la vue spectaculaire nous fait presque oublier le stress. Le Mont Cook commence à se découvrir !
On termine notre petit détour stressant et retrouve enfin le sentier. Cette fois, même avec toute la neige, on sait ce qui se trouve sous nos pieds et que ce n’est plus un problème si on s’enfonce. Et voilà, après cette aventure, on arrive à destination : la Mueller Hut ! Ce refuge de montagne, perché à 1 800 mètres d'altitude, offre une vue imprenable sur le Mont Cook qui est maintenant complètement découvert ! Comme quoi, la nature sait parfois bien récompenser les gros efforts !
Mueller Hut est un refuge très prisé et assez cher, où il faut réserver à l'avance pour y passer la nuit. Alors on ne dormira pas là-haut et après une pause déjeuner bien méritée avec une vue incroyable, on redescendra.
Voici une photo du refuge qui vient d'internet car on a oublié de le prendre en photo !
Pour vous donner une idée de la quantité de neige qu'il y avait à notre passage, la neige arrivait au niveau des réservoirs d'eau sur la terrasse. On ne voyait pas les pilotis en métal et la cabane semblait juste posée sur la neige. On avait pris du pain maison fait la veille, et c’était un vrai bonheur de le déguster tout là-haut sur la terrasse du refuge ! Là-haut, on a rencontré plein d’autres Français. Il faut croire qu’il n’y a que les Français qui sont assez courageux (ou débiles) pour faire une telle randonnée dans ces conditions ! Pendant qu’on était là, on a entendu et vu au moins cinq avalanches dans les montagnes autour de nous. C’était impressionnant !
Après quatre heures de montée, une bonne pause déjeuner, il était temps d’attaquer la descente, qu'on appréhendait un peu plus. Finalement, la redescente a été bien plus rapide et surtout beaucoup plus marrante que prévu ! On a suivi les conseils de Français croisés plus tôt, qui nous avaient dit de descendre façon luge. Les pistes étaient déjà tracées par ceux qui étaient descendus avant nous, alors on s’est assis sur nos k-ways, et c’était parti ! On a glissé jusqu’aux Sealy Tarns, soit presque 500 mètres de luge, avec une vue imbattable.
Voici les vidéos de la luge :
La dernière partie de la descente, par contre, était un peu moins marrante. Il fallait redescendre les 2 200 marches d'escalier montées à l’aller, et là, ça semblait interminable, surtout avec nos genoux qui commençaient à souffrir ! Mais la vue restait magnifique, et on a même découvert une cascade qui ne coulait pas à l’aller, sûrement alimentée par la fonte de la neige au cours de la journée.
En fin de randonnée, on s'est tous avoués que sans l'entraide de chacun, on aurait probablement fait demi-tour à un moment ou un autre. Mais ensemble, il y avait toujours quelqu'un pour motiver et rassurer les autres !