Pour notre dernier mois en Nouvelle-Zélande sans van, on a décidé de faire une nouvelle expérience HelpX. On a tellement adoré nos expériences précédentes que ça nous paraissait être la meilleure façon de finir ce voyage : pas de dépenses, de nouvelles rencontres, et plein de choses à apprendre.
Cette fois-ci, on a posé nos sacs dans une famille rurale néo-zélandaise, dans la région d’Hamilton. Nos hôtes ont une ferme laitière de plus de 500 vaches et deux petites filles : Olivia, 6 ans, et Abby, 3 ans. On va donc passer un mois en immersion totale dans la vie d’une famille de fermiers néo-zélandais, un peu comme si on avait grandi ici, à la campagne.
Nous n'allons pas pouvoir essayer la traite des vaches car nous sommes là pile pendant la période de pause de traite mais pendant ces deux premières semaines, on a quand même déjà touché à plein de choses différentes.
L’une des activités les plus marquantes : l’apiculture (ou beekeeping en anglais). Notre hôte, Lindy, s’occupe de 50 ruches et fabrique son propre miel et des bougies en cire d’abeille. C’était l’occasion parfaite pour découvrir de plus près le monde fascinant des abeilles. C’est incroyable comme tout est bien organisé dans une ruche : une vraie petite société où chacun a un rôle. Il y a d’abord la reine, une seule par ruche, qui passe sa vie à pondre des œufs. Elle vit environ deux ans. Les ouvrières, les plus nombreuses, font absolument tout : nourrir les larves, nettoyer, fabriquer la cire, ventiler, défendre la ruche, butiner… et même sortir les abeilles mortes ! Si les ouvrières ne sont pas satisfaites de leur reine, elles peuvent décider de s’en débarrasser et d’en élever une nouvelle. Une vraie démocratie ! Et puis il y a les mâles dont le seul rôle est de féconder une reine. Ils ne butinent pas, ne piquent pas, et ne vivent pas très longtemps.
Tout ce petit monde vit dans les cadres en cire, que les abeilles remplissent de nectar qu’elles transforment peu à peu en miel.
Ce n’est pas la saison du miel en ce moment, donc notre rôle est surtout de préparer la prochaine saison. Lindy espère atteindre 100 ruches prochainement, donc on l’aide à nettoyer et réparer les vieux cadres.
On a raclé toute l’ancienne cire, puis tout passé au Kärcher. On a aussi trié et rangé les boîtes dans un conteneur qu’elle vient de recevoir pour mieux organiser tout son matériel. Vianney, fidèle à lui-même, continue de porter trois boîtes à la fois… ça lui rappelle des souvenirs de l’usine à kiwis !
Comme Lindy a encore pas mal de stock de miel de la saison dernière, elle continue à livrer des commandes. On l’a aidée à étiqueter les pots et à les livrer dans les commerces des environs, y compris aux fameuses grottes de vers luisants de Waitomo.
On a aussi filé un coup de main pour des petits travaux : enlever de la moquette, bouger des meubles, nettoyer les murs d’une maison de location…
Pendant un week-end, on a participé à une opération de plantation d’arbres organisée par la commune. On a rejoint une petite centaine de locaux pour planter 5000 arbres. La commune est située entre deux montagnes, dont l’une a été complètement encerclée d’une barrière anti nuisibles pour permettre aux oiseaux natifs de s’y développer.
Le projet, c’est de planter des arbres tout le long de la rivière qui relie les deux montagnes, afin que les oiseaux natifs de la première montagne puissent progressivement rejoindre la deuxième.
Après avoir planté tous ces arbres, on est allés se balader dans la réserve sans nuisibles, pour observer les plantes et écouter tous les oiseaux natifs.
Mais notre principale mission, celle qui nous occupe du matin au soir (c'est pour ça que cet article de blog met un peu de temps à sortir), c’est… s’occuper des deux petites filles de la maison ! Elles sont adorables, pleines de vie… et inépuisables ! Il n’y a pas une minute de répit : tout temps libre est une opportunité de lancer un jeu ou inventer une histoire. On prend ça comme un bon entraînement pour le futur haha ! Deux vraies chipies au caractère bien trempé, mais super attachantes et rigolotes.
Notre séjour a aussi coïncidé avec les Fieldays, le plus grand salon agricole de l’hémisphère sud, qui a lieu chaque année près de Hamilton. Des dizaines de milliers de personnes s’y rendent pour quatre jours de stands, démonstrations, compétitions et découvertes.
On y trouve tout ce qui touche à la vie agricole : tracteurs, nouvelles technologies, outils de ferme, food trucks, produits locaux, activités pour enfants… Il y avait même une compétition de tracteurs pour voir lequel pouvait tirer un autre engin le plus loin possible dans la boue !
On y est allés le premier jour, et Vianney a pu réaliser un de ses petits rêves : piloter une pelleteuse ! Normalement réservé aux pros, ils lui ont quand même laissé sa chance. Il fallait défaire et refaire un puzzle géant avec la pelleteuse en moins de 20 minutes. Résultat ? Il a retiré toutes les pièces et en a replacé deux sur sept, pas mal pour une première fois !
Il a aussi participé à un événement Red Bull : tourner une roue pour tomber sur une coupe de cheveux… faite sur place par un apprenti coiffeur. Il est tombé sur la case “Joker” : c’est donc le coiffeur qui choisit ! Heureusement, il a eu droit à une coupe classique. Ça tombait bien, il en avait besoin.
Bref, une journée hyper chouette à se balader, découvrir tous ces équipements impressionnants, et profiter de la bonne ambiance du salon.
Notre journée des Field Days se termine au pub avec nos hôtes et leurs amis, une tradition pour eux d’aller manger ensemble au pub après les Field Days. Ce soir, c’est quiz night ! On se laisse tenter, après tout, on a une bonne équipe variée avec un peu tous les âges et des nationalités différentes. En effet, on s’en sort plutôt bien et on termine 3ᵉ ! On remporte un petit bon d’achat qui participe à payer le repas du soir.
On entre vraiment en hiver et il fait de plus en plus froid dehors, alors Lindy décide de rentrer à la maison son petit arbuste où quelques chenilles ont posé leurs valises. Ces petites chenilles vont bientôt se transformer en papillons et on a une vraie démonstration de SVT en direct à la maison. La chenille qui grossit au fur et à mesure qu’elle mange, puis qui se transforme en cocon avant d’éclore en papillon ! Fascinant !
Ce ne sont pas les seuls animaux de la maison. Bien évidemment, on est à la ferme, donc on est entouré de plein d’animaux et ça fait du monde à nourrir tous les jours. À l’appel, il y a : deux poissons (Rosie et Goldie), trois chats (Charlie, Phoebe et Karen), un lapin (Benjamin), deux moutons (Jacky Chan et Milo), une chèvre (Bella) et bien sûr beaucoup de poules !
On essaie aussi de continuer de perfectionner nos talents en cuisine. Au menu : gratins, hachis parmentier, tarte au citron meringuée et même cookies aux couleurs de l’arc-en-ciel pour le plus grand bonheur d’Olivia et Abby. Ça nous permet de varier un peu les plats, car déjà que la gastronomie néo-zélandaise n’est pas très variée, dans une famille de fermiers avec des enfants, c’était encore moins ça. Ils font des pizzas aux spaghettis et les desserts industriels sont tellement sucrés au point où ça paraît illégal.
On a eu droit à quelques jours de "repos" pour nous permettre de visiter les quelques derniers lieux que nous n’avions pas faits dans la région. Notre amie Emma, celle avec qui on avait travaillé sur le chantier dans les Coromandel, travaillait aux Field Days alors elle a profité d’être dans la région pour nous faire un petit coucou et nous amener découvrir la ville où elle a grandi : Hamilton. On a fait un tour aux jardins de Hamilton avant d’aller s’amuser comme des enfants au mini-golf et à l’arcade.
On a aussi visité Raglan avec notre hôte, à une petite heure de route. C’est une petite ville de surfeurs avec une magnifique plage où on s’est bien amusé avec Abby. On a aussi été au pub pour regarder la finale de rugby où l’équipe des Chiefs, l’équipe de Hamilton, jouait. On a malheureusement perdu, mais bon, c’est la vie !
Pour la deuxième partie de notre séjour, on a plongé encore plus loin dans l’immersion de la vie à la ferme. On a profité du beau temps pour faire plein de balades à la ferme pendant lesquelles on a installé des pièges à possums. Les possums (arrivés d’Australie) sont de vrais nuisibles car ils mangent les œufs des oiseaux natifs, ce qui peut conduire à leur extinction, et ils peuvent donner des maladies aux vaches. La Nouvelle-Zélande essaie donc de se débarrasser de tous les possums. Première nuit, on fait un sans-faute : 3 pièges = 3 possums attrapés. On continue donc la routine tous les jours et on se rend compte qu’il y a beaucoup, beaucoup de possums.
En Nouvelle-Zélande, la fourrure de possum coûte assez cher et est beaucoup utilisée pour faire des vêtements doux et chauds. Nos hôtes se demandent s’ils ne peuvent pas essayer de vendre la fourrure de tous ces possums. Mais pour retirer la fourrure, c’est plus facile à faire quand l’animal est encore chaud, donc mort depuis moins de 2h. Il ne faut donc pas se contenter des pièges, car le lendemain matin c’est trop tard : ils sont tout froids et la fourrure est trop difficile à arracher (Vianney a passé 2 heures à arracher la fourrure d’un seul possum froid). Nos hôtes proposent donc d’aller à la chasse aux possums. La nuit tombée, on part donc en mission. On monte tous à l’arrière du pick-up et avec les lampes torches, on cherche deux petits yeux qui brillent dans les arbres. Au bout d’à peine 3 minutes : bingo ! Vianney en repère un ! Michael, notre hôte, sort l’arme et tire. Lindy essaie alors de retirer la fourrure tant qu’il est tout chaud. C’est fait en moins de 5 minutes. C’est en effet beaucoup plus simple. Pour notre première sortie de chasse, on en tue 10 en 2 heures. On y retourne le lendemain, et 10 de plus. En tout, en 10 jours, entre les pièges et les 4 sorties de chasse, on en a tué 42. Autant dire que la ferme est remplie de possums et qu’il y a beaucoup d’activité la nuit. C’est vraiment une expérience qu’on n’aurait pas eue en France avec notre vie de citadins.
Pour ce qui est des abeilles, on a terminé de nettoyer tout le matériel et Lindy nous a même proposé de nous montrer une ruche et d’aller voir la reine. Alors, on enfile les combinaisons pour ne pas se faire piquer et c’est parti. En effet, une fois qu’on ouvre la ruche, ça grouille dans tous les sens et on est bien contents d’être protégés par les combinaisons.
Notre mission de notre dernière semaine ici a été de planter des arbres. Tous les jours pendant 5 jours, on a donc planté des centaines et des centaines d’arbres tout le long de la ferme pour renforcer le projet du couloir écologique auquel on a été sensibilisés lors de la journée où on a planté des arbres avec tous les locaux.
Un mois rempli de plein d’activités différentes qui est passé très vite ! On a passé plein de bons moments avec les petites filles et c’était une très belle façon de clôturer notre année en Nouvelle-Zélande que de partager la vie de cette famille.